Le glaucome est une maladie des yeux qui touche le nerf optique, provoquant une perte de vision progressive pouvant aller jusqu’à la cécité. Environ 800 000 Français sont traités pour un glaucome. Ce nombre ne cesse d’évoluer au fil des années, avec le vieillissement de la population. Cette pathologie oculaire se soigne à l’aide de gouttes. Lorsque la maladie continue d’évoluer malgré l’injection régulière de collyres, une chirurgie peut être envisagée. Voici tout ce qu’il faut savoir à ce propos.
Définition du glaucome et explication des différentes formes de la maladie
Seconde cause de cécité en France, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), le glaucome est une maladie oculaire provoquée par un excès d’humeur aqueuse à l’intérieur de l’œil. Ce liquide physiologique est produit en continu par les procès ciliaires, de petites glandes situées derrière le tour de l’iris. Composée à 99 % d’eau, l’humeur aqueuse nourrit le cristallin et la cornée en leur apportant les nutriments nécessaires. Elle est ensuite éliminée par un filtre, le trabéculum, puis passe par le canal de Schlemm avant de rejoindre la circulation sanguine.
Chez les personnes souffrant de glaucome, le trabéculum est bouché. L’humeur aqueuse ne peut donc plus s’évacuer. Présente en excès à l’intérieur de l’œil, elle entraine une élévation de la pression intraoculaire. Cette pression trop élevée provoque la destruction des fibres nerveuses rétiniennes.
Un glaucome non traité entraine une perte de vision progressive en raison de l’atteinte du nerf optique. Situé à l’arrière de l’œil, au niveau de la rétine, ce dernier transmet les informations visuelles jusqu’au cerveau. Le champ visuel diminue progressivement. Dans un premier temps, seule la vision périphérique est touchée. La vision centrale reste longtemps conservée, mais finit pas être atteinte en l’absence de traitement.
Il existe différents types de glaucome : le glaucome à angle ouvert, le glaucome à angle fermé et le glaucome secondaire. Ce dernier survient suite à un traumatisme au niveau de l’œil, une pathologie de l’œil ou une chirurgie des yeux. Le glaucome à angle ouvert est la forme la plus fréquente. Aussi appelé glaucome chronique, il représente 80 à 90 % des cas. Cette pathologie oculaire se développe de façon progressive, restant asymptomatique pendant de nombreuses années. Le glaucome à angle fermé, aussi appelé glaucome aigu, doit être traité en urgence. Plus rare, il survient en quelques heures et entraine de vives douleurs. Sans traitement immédiat, le patient risque de devenir aveugle rapidement.
Les options de traitement non chirurgicales pour le glaucome
Le glaucome chronique se soigne à l’aide de gouttes ou collyres. Celles-ci ont pour but de réduire la pression à l’intérieur de l’œil. Elles agissent de deux manières : soit en diminuant la production d’humeur aqueuse, soit en favorisant son élimination. Il existe plusieurs types de gouttes. Avant de vous les prescrire, l’ophtalmologue vous posera des questions sur vos antécédents médicaux afin d’éviter les contre-indications. Ce traitement médicamenteux doit être poursuivi à vie. Vous devrez vous rendre régulièrement chez l’ophtalmologue pour effectuer un suivi et contrôler l’évolution de la pression intraoculaire. Ces visites ont lieu tous les deux à six mois environ.
Il est important de prendre ce traitement tous les jours et de se rendre aux rendez-vous de suivi. Même si les conséquences ne se font pas ressentir dans l’immédiat, une interruption du traitement vous expose à des complications.
Les situations dans lesquelles la chirurgie est recommandée
La décision d’opérer ne se prend pas à la légère. Elle nécessite plusieurs consultations chez l’ophtalmologue. Si la maladie continue d’évoluer entre les différents examens, malgré la bonne prise du traitement à base de collyres, il pourra envisager une opération pour réduire la pression intraoculaire et éviter une aggravation du handicap visuel.
Gardez à l’esprit que la chirurgie du glaucome ne permet pas de guérir cette maladie oculaire. Elle vise uniquement à abaisser la tension oculaire afin de ralentir l’évolution du glaucome et préserver le champ visuel restant. Dans la plupart des cas, la chirurgie permet d’obtenir une baisse de pression durable. Mais il peut arriver qu’elle remonte après un certain temps, d’où l’importance de surveiller la maladie à vie.
Il existe différents types de chirurgies du glaucome. La plus couramment pratiquée est la trabéculectomie, une technique qui consiste à dériver l’écoulement de l’humeur aqueuse vers l’extérieur de l’œil. Le spécialiste des yeux déterminera celle qui est la plus appropriée, en fonction de l’évolution de la maladie et de sa sévérité.
Quel que soit le traitement, gouttes ou chirurgie, il ne pourra en aucun cas restaurer la vision perdue. Il est donc important de détecter cette maladie oculaire le plus tôt possible. Dès l’âge de 40 ans, demandez à votre ophtalmologue de réaliser un dépistage.