Lors d’une opération des yeux, le chirurgien ophtalmologue devra tenir compte de la présence d’un glaucome lors d’une chirurgie réfractive. Explications.
Qu’est-ce qu’un glaucome ?
Contrairement à la myopie, la presbytie, l’hypermétropie et l’astigmatisme, le glaucome n’est pas un trouble visuel, mais une maladie oculaire. Cette pathologie concerne principalement les personnes de plus de 40 ans. Dans la plupart des cas, elle est causée par un déséquilibre entre la production et l’écoulement de l’humeur aqueuse, nom donné au liquide présent dans l’œil. Ce déséquilibre augmente la pression à l’intérieur de l’œil. Cette pression trop élevée détruit des fibres nerveuses dont le rôle est de transmettre les images issues de la rétine au cerveau. En France, environ 800 000 personnes sont traitées pour un glaucome. Cela représente 2 % de la population. En 2025, ce nombre pourrait grimper à 1,5 milliard en raison du vieillissement de la population.
On distingue deux formes principales de glaucomes.
Le glaucome aigu
On l’appelle également glaucome à angle fermé. Il entraine une augmentation intense et soudaine de liquide dans l’œil. Le glaucome aigu entraine une vision voilée et provoque de fortes céphalées. Les symptômes se manifestent lorsque les pupilles sont dilatées, c’est-à-dire en cas de faible luminosité ou suite à un traitement médicamenteux. Il représente une urgence médicale. Sans traitement rapide, la cécité peut survenir en quelques heures.
Le glaucome chronique
Il est aussi connu sous le nom de glaucome à angle ouvert. C’est la forme la plus courante puisqu’il concerne 80 % à 90 % des cas. La pression intraoculaire augmente de manière très progressive. Insidieux, ce type de glaucome peut rester asymptomatique pendant de nombreuses années, parfois jusqu’à 20 ans. Le fait que les deux yeux ne soient pas touchés de manière égale retarde encore le diagnostic. La personne compense, sans s’en rendre compte, avec l’œil le moins touché. Lorsque les symptômes apparaissent, le glaucome se trouve déjà à un stade avancé. Le patient souffre d’une perte de vision périphérique, alors que la vision centrale est tout à fait normale. Le glaucome évolué donne l’impression de voir à travers un tube.
Handicapante au quotidien, cette maladie oculaire entraine une hausse des risques de chutes, accidents, blessures, hospitalisation et dépression. Sans traitement approprié, le glaucome continue d’évoluer, jusqu’à entrainer une perte totale de la vision. Après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), le glaucome est la deuxième cause de cécité en France.
Glaucome et chirurgie réfractive, peut-on opérer ?
Vous souffrez d’un glaucome et vous demandez si vous pouvez vous faire opérer des yeux sans danger. La question est tout à fait légitime. Un glaucome évolué non traité peut être une contre-indication à une opération des yeux au laser. Dans tous les cas, la présence d’un glaucome doit être prise en compte lors de la chirurgie réfractive.
Comme évoqué précédemment, le glaucome entraine peu ou pas de symptômes durant plusieurs années. Vous craignez de faire partie des personnes qui ignorent souffrir d’un glaucome ? Rassurez-vous, avant toute chirurgie réfractive, l’ophtalmologue effectue un bilan préopératoire complet. Les objectifs de ces examens de la vue sont multiples. Ils visent dans un premier temps à exclure toute contre-indication à une opération des yeux au laser, parmi lesquelles un glaucome trop évolué. Pour dépister la présence d’un glaucome, l’ophtalmologue réalisera :
- un examen du fond de l’œil pour observer l’état de la rétine et du nerf optique ;
- une gonioscopie pour explorer l’angle de drainage de l’œil ;
- une tonométrie pour mesurer la pression intraoculaire.
En cas de glaucome faible et/ou traité depuis plusieurs années, il est possible d’envisager une chirurgie réfractive. Celle-ci ne risque pas d’aggraver le glaucome. En revanche, si vous n’êtes pas suivi par le même ophtalmologue pour votre glaucome, vous devrez l’informer que vous avez subi une opération des yeux. La raison ? La chirurgie réfractive, et plus spécifiquement l’opération des yeux au laser, amincit le centre de la cornée. Or, c’est au centre de la cornée que l’on mesure la pression oculaire. Il est donc fondamental que le professionnel de santé qui traite votre glaucome ait connaissance de cette donnée.
Rappelons que la chirurgie réfractive permet de corriger des troubles visuels comme la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie, mais en aucun cas le glaucome. Les traitements proposés en cas de glaucome ont pour objectif de freiner l’évolution de la maladie.