La chirurgie réfractive permet de retrouver une vision nette de façon durable et définitive, néanmoins elle ne peut pas être pratiquée à tout le monde.
Les contre-indications qui rendent la chirurgie réfractive impossible
Problèmes de santé spécifiques, pathologies oculaires préexistantes, âge ou grossesse, certaines conditions rendent la chirurgie réfractive impossible, de manière temporaire ou permanente.
Les contre-indications permanentes
Certains patients ne pourront jamais se faire opérer des yeux. Voici les cas dans lesquels une chirurgie réfractive est impossible :
- une maladie auto-immune entrainant une pathologie de la cornée (psoriasis, maladie de Crohn, polyarthrite rhumatoïde, etc.) ;
- un kératocône, une maladie génétique rare provoquant une déformation cornéenne ;
- une amétropie susceptible de bouger avec l’âge (hypermétropie axile, par exemple) ;
- une grave sécheresse oculaire ;
- un diabète mal équilibré ;
- un glaucome évolué.
Le bilan préopératoire permet de détecter les contre-indications à une chirurgie des yeux. Pour prendre sa décision, le chirurgien ophtalmologue s’appuiera sur les données de l’anamnèse, une inspection de l’état du globe oculaire et les résultats des tests (topographie cornéenne, entre autres).
Les contre-indications temporaires
Il existe également des patients pour qui l’opération des yeux est envisageable, mais pas tout de suite. C’est le cas des adultes de moins de 18 ans et des femmes enceintes.
Seuls les patients majeurs peuvent bénéficier d’une chirurgie réfractive. Considérée comme un acte de confort, elle implique que le patient soit en âge d’assumer la responsabilité d’une telle décision. Avant l’âge de 18 ans, le(s) défaut(s) visuel(s) n’est (ne sont) pas suffisamment stable(s). Une nouvelle opération des yeux devrait donc être programmée dans les années qui suivent pour corriger les troubles résiduels. L’âge de 18 ans n’est qu’indicatif. Pour certains défauts de la vue comme la myopie, la chirurgie des yeux peut même être repoussée jusqu’à 28 ans ! Ce trouble réfractif évolue beaucoup plus longtemps que les autres, surtout lorsqu’il est important. Les myopies faibles à modérées se stabilisent en effet plus rapidement, entre 20 et 25 ans. Pour obtenir le feu vert du chirurgien, les résultats des examens de la vue pratiqués à un an d’intervalle doivent mettre en évidence une stagnation de la myopie. Autrement dit, l’intensité du trouble, mesurée en dioptries, ne doit plus évoluer durant ce laps de temps.
Le fait d’être enceinte représente également une contre-indication provisoire à une chirurgie réfractive. Durant la grossesse, le corps subit une série de changements en raison des variations hormonales. La cornée est elle aussi modifiée. Certaines femmes enceintes se plaignent de voir moins bien. D’autres souffrent de sécheresse oculaire, une pathologie qui peut avoir un impact négatif sur la précision de l’opération. Une fois les taux hormonaux revenus à la normale, une chirurgie réfractive peut être envisagée.
Contre-indications à une chirurgie réfractive sur des cas spécifiques
Il existe également des contre-indications relatives à une chirurgie réfractive : elles n’empêchent pas d’être opéré des yeux, mais limitent les types de chirurgies possibles. En ophtalmologie, la chirurgie au laser fait partie des techniques privilégiées. Sûre, rapide et fiable, elle permet d’obtenir des résultats satisfaisants sur le long terme. Parmi les différentes techniques, c’est le Lasik qui est le plus fréquemment utilisé. Mais tous les patients n’y sont pas éligibles. Le Lasik implique de découper un capot dans la cornée. Lorsqu’elle est trop fine et/ou trop fragile, le chirurgien ophtalmologue évitera de réaliser une incision. Il privilégiera des techniques opératoires moins invasives comme le laser de surface (PKR). Les rayons sont directement envoyés sur le stroma, après avoir enlevé la couche d’épithélium à l’aide d’une brosse spécifique.
Dans certains cas, l’opération au laser n’est pas du tout envisageable :
- glaucome avec atteinte du champ visuel ;
- cataracte ;
- troubles réfractifs importants (myopie, hypermétropie, astigmatisme).
Ces patients peuvent se faire opérer, mais pas au laser. La chirurgie des yeux ne visera pas la cornée, mais le cristallin. On parle de chirurgie par implants. Le cristallin est remplacé par un dispositif transparent, l’implant intraoculaire. Cette technique offre également de très bons résultats. Lorsque le patient est jeune, l’implant est simplement posé sur le cristallin. Il peut donc être retiré pour permettre une opération des yeux ultérieure, pour corriger une presbytie associée vers la quarantaine, par exemple.
Tout chirurgien ophtalmologue se doit de vérifier si un patient est éligible à une opération des yeux. En fonction des données du bilan préopératoire, il choisira le type d’intervention susceptible d’offrir les meilleurs résultats avec le moins de risques de complications.