La cataracte se caractérise par une opacification progressive et irréversible du cristallin. L’acuité visuelle baisse au fil des années, ce qui a un impact sur la qualité de vie du patient. À ce jour, seule la chirurgie permet de traiter cette pathologie oculaire. Pratiquée régulièrement, cette opération des yeux a lieu en ambulatoire sous anesthésie locale. Pourquoi l’anesthésie locale est-elle privilégiée ? Est-il possible d’être opéré sous anesthésie générale ? Retrouvez dans cet article un aperçu des techniques d’anesthésie existantes ainsi qu’une série de recommandations émanant de l’HAS (Haute Autorité de Santé) relatives aux actes chirurgicaux portant sur le cristallin.
L’anesthésie locale est privilégiée pour une opération de la cataracte
L’opération de la cataracte est un acte fréquent, relativement standardisé, et qui entraine peu de complications. Cet acte chirurgical est réalisé sous anesthésie locale, en première intention. Cette dernière consiste à injecter des gouttes ou collyres dans la partie avant de l’œil. Cette sédation permet au chirurgien d’opérer plus facilement, et au patient d’être plus serein. Grâce à ces collyres, la pupille reste dilatée, ce qui rend les manipulations plus aisées. L’œil étant sédaté, le patient ne ressent aucune douleur. Pour un effet plus rapide, c’est la voie intraveineuse qui est privilégiée.
Peut-on se faire opérer de la cataracte sous anesthésie générale ?
L’anesthésie générale n’est pas indiquée, hormis chez les patients plus jeunes et dans des situations bien précises. Bien que ce soit plus rare, la cataracte peut en effet toucher de jeunes adultes, voire des enfants. Chez ceux-ci, l’opacification du cristallin survient suite à un traumatisme oculaire, une exposition aux UV, une consommation excessive de tabac, ou dans le décours d’une maladie (diabète, pathologie métabolique ou génétique). Pour ces patients, l’HAS (Haute Autorité de Santé) préconise une anesthésie générale. L’anesthésie générale est également indiquée chez les patients souffrant :
- d’une maladie neurodégénérative (maladie d’Alzheimer, de Parkinson, à corps de Lewy, etc.) ;
- d’une schizophrénie ;
- d’une surdité qui les rend incapables de coopérer ;
- d’anxiété importante ;
- d’allergie aux anesthésiques locaux ;
- de bronchopneumopathie ;
- de monophtalmie.
Ce mode d’anesthésie est aussi privilégié pour les personnes ne pouvant pas rester allongées sur le dos. Vous l’avez compris, le recours à cette technique d’anesthésie ne se fait pas à la légère.
Il existe des alternatives à l’anesthésie locale et générale. En cas de cataracte compliquée, le chirurgien optera pour une anesthésie locorégionale, c’est-à-dire limitée à une région du corps. Ce type d’anesthésie est également indiqué pour les interventions longues. Le patient reste conscient durant toute l’intervention, mais n’a plus aucune sensation au niveau de la zone du corps anesthésiée.
Pourquoi limiter l’anesthésie générale à certains types de patients ? Rappelons que l’anesthésie générale est loin d’être un acte anodin. Si les progrès ont permis de réduire les risques liés à celles-ci, la survenue de complications cliniques est beaucoup plus fréquente chez les personnes âgées. Or, les personnes opérées de la cataracte sont majoritairement des octogénaires. En effet, selon l’HAS (Haute Autorité de Santé), cette pathologie oculaire concernerait 25,8 % des hommes de plus 80 ans, et 30,9 % des femmes.
Les conseils de l’HAS (Haute Autorité de Santé)
Outre les indications relatives au type d’anesthésie, la Haute Autorité Santé donne plusieurs recommandations concernant l’opération de la cataracte. Ainsi, le choix d’une technique ne devrait pas être imposé, mais toujours se faire en étroite concertation avec le patient, le chirurgien et l’anesthésiste-réanimateur. Quand ? Lors d’une consultation d’anesthésie préopératoire. L’HAS recommande également qu’un anesthésiste-réanimateur soit présent sur le site pour assurer la surveillance des patients opérés. Enfin, elle rappelle que l’opération de la cataracte ne doit être envisagée que lorsque les bénéfices pour le patient dépassent les risques encourus. Bien que rares (environ 2 %), ceux-ci doivent être connus. Ils peuvent survenir pendant, mais aussi après l’opération. Le rendez-vous préopératoire est une étape essentielle pour les évaluer. Au cours de celui-ci, le chirurgien vous posera une série de questions sur vos antécédents médicaux familiaux et personnels. Il vous administrera une batterie de tests visant à écarter toute pathologie représentant une contre-indication à une opération de la cataracte. Mais ce n’est pas tout ! Il jugera également de la pertinence de cette chirurgie des yeux, en tenant de compte du handicap ressenti et de l’impact de la cataracte sur votre mode de vie.
Vous envisagez de vous faire opérer de la cataracte ? Confiez vos yeux à un chirurgien expérimenté qui prendra toutes les précautions nécessaires, en conformité avec les recommandations de l’HAS.