Touchant environ 700 000 Français chaque année, la presbytie est un trouble visuel lié à l’âge, qui apparait vers la quarantaine. Causé par une rigidification du cristallin, il évolue ensuite de manière progressive pour se stabiliser vers 60 ans. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la presbytie.
C’est quoi être presbyte ?
La presbytie est un trouble de l’accommodation qui survient avec l’âge. Lecture, couture… toutes les activités impliquant la vision de près deviennent problématiques pour le presbyte. Cette gêne évolue au fil des années. À terme, le port de lunettes est inéluctable.
Au début, les difficultés se manifestent seulement pour la lecture de petits caractères, dans des conditions de faible luminosité. Un exemple typique : lire le menu dans une salle de restaurant à la lumière tamisée. Progressivement, le presbyte va devoir éloigner le support (livre, journal, ordinateur…) pour arriver à lire correctement. Il va aussi avoir tendance à éclairer davantage. D’autres symptômes comme une fatigue oculaire et des céphalées peuvent venir s’ajouter à ces difficultés. Si le presbyte souhaite continuer à lire correctement à une distance normale (c’est-à-dire environ 30 cm), il n’aura d’autres choix que de porter des lunettes.
Éloigner son livre pour mieux lire et éviter de porter des lunettes au début de la presbytie est une technique qui ne fonctionne pas pour tous. L’hypermétrope qui jusqu’à présent voyait correctement sans correction optique doit en porter au moment où la presbytie s’installe. Pour rappel, l’hypermétropie affecte la vision de près. Lorsque le défaut visuel est faible, il peut compenser grâce à l’accommodation. Le port de lunettes n’est donc pas nécessaire. Vers la quarantaine, au moment où la presbytie fait son apparition, il n’est plus en mesure de compenser et doit donc rapidement porter des lunettes pour les activités quotidiennes.
À partir de quel âge commence-t-on à avoir les symptômes de la presbytie ?
Chez les ethnies noires africaines, les symptômes de la presbytie peuvent apparaître vers l’âge de 35 ans. En Europe, ils se manifestent généralement vers la quarantaine. La presbytie progresse rapidement autour de l’âge de 55 ans pour ensuite se stabiliser vers 60 ans.
En cas de myopie associée, la gêne peut survenir quelques années plus tard, vers l’âge de 45 ans. Aux premiers stades, la myopie peut venir compenser le défaut visuel provoqué par la presbytie, mais uniquement dans certaines conditions. Pour bien voir de près, le myope doit retirer sa correction optique. De plus, la myopie ne doit être ni trop faible, ni trop forte. Autrement dit, elle devra se situer entre -2 et -3,5 dioptries.
Pour corriger la presbytie, l’ophtalmologue prescrit des lunettes à verres progressifs ou à doubles foyers. Ces verres peuvent être relativement épais, surtout pour les hypermétropes. Vous souhaitez retrouver une vision nette de près sans porter de lunettes ? Sachez qu’il est possible de se faire opérer de la presbytie. Sûre et précise, cette opération des yeux permet de se passer définitivement de lunettes – hormis dans certaines conditions (efforts visuels prolongés, conduite nocturne, lecture de très petits caractères…). Si vous souffrez d’un autre trouble visuel comme la myopie, l’astigmatisme ou l’hypermétropie, sachez qu’il est tout à fait possible de corriger les deux lors d’une seule intervention.
Pourquoi la vue baisse avec l’âge ?
Les qualités optiques de l’œil baissent avec l’âge. Différents phénomènes sont à l’origine de ce déclin, dont la rigidification du cristallin. Avec l’âge, cette petite lentille située à l’arrière s’épaissit et perd de son élasticité. C’est ce processus qui est à l’origine de la presbytie.
Le cristallin joue un rôle crucial dans la vision de près. Il permet d’effectuer une mise au point sur les images proches, à l’instar de l’objectif d’un appareil photo. Pour que les rayons qui le traversent convergent au bon endroit sur la rétine, le cristallin va modifier sa courbure en fonction de la distance à laquelle se trouve l’image. En cas de presbytie, le cristallin n’est plus capable de modifier sa courbure de manière optimale. Les fibres qui permettent ce changement de forme perdent de leur élasticité. Résultat : la mise au point ne se fait plus correctement et les rayons se croisent avant ou après la rétine, projetant une image finale floue.