L’hypermétropie est un trouble de la réfraction qui entraine une vision floue pour les objets rapprochés. La majorité des enfants naissent hypermétropes. Dans la plupart des cas, ce défaut visuel passe inaperçu et disparait spontanément. On parle d’hypermétropie physiologique. Quand faut-il s’inquiéter ? Comment détecter et corriger l’hypermétropie chez l’enfant ? Le point dans cet article.
L’hypermétropie fréquente chez les enfants
Saviez-vous que la majorité des bébés naissaient hypermétropes ? Pour mieux comprendre ce phénomène, il faut se pencher sur les causes de l’hypermétropie. Ce trouble de la réfraction est la conséquence d’un œil trop court ou d’une cornée trop plate. La longueur axiale d’un œil normal, c’est-à-dire permettant une vision optimale, se situe entre 22 et 24 millimètres. Chez l’enfant, l’œil est plus court. Le globe oculaire poursuit sa croissance tout au long du développement pour atteindre sa taille maximale au début de l’adolescence. La plupart des enfants présentent donc ce que l’on appelle une hypermétropie physiologique. Cette hypermétropie légère n’entraine aucun symptôme. La capacité d’adaptation de l’œil permet de compenser le défaut. Le cristallin, lentille transparente de l’œil, effectue une mise au point qui est suffisante pour bien voir de près. La vision se corrige spontanément au fur et à mesure que l’œil grandit. Lorsque l’œil a atteint sa taille adulte, il n’est plus nécessaire de compenser.
La vision d’un enfant hypermétrope
En cas d’hypermétropie modérée, c’est-à-dire au-delà de 2 dioptries, l’enfant va également accommoder pour voir correctement de près. Cet effort accommodatif se fait naturellement : les muscles ciliaires se contractent et le cristallin modifie sa courbure. Plus l’hypermétropie est sévère, plus l’effort accommodatif à fournir est conséquent. Si l’hypermétropie est forte, autrement dit supérieure à 6 dioptries, il entraine un cortège de symptômes qui apparaissent généralement en fin de journée : maux de tête, fatigue oculaire, sensation d’yeux qui brûlent. Ces signes doivent alerter les parents et les pousser à prendre rendez-vous chez un ophtalmologue. Non traitée, l’hypermétropie forte peut évoluer vers un strabisme ou une amblyopie.
Pour éviter ces complications, faites contrôler la vue de votre enfant dès son plus jeune âge. Si vous ou votre conjoint êtes hypermétrope, parlez-en à votre pédiatre. Un premier examen visuel est prévu à deux ans. Il est recommandé d’en effectuer un autre avant l’entrée au CP, puis de faire à nouveau contrôler la vue de votre enfant vers ses 12 ans.
Chez les tout-petits, les signes qui doivent vous alerter sont une difficulté à reconnaître des images ou objets placés à proximité, une tendance à se frotter régulièrement les yeux et/ou à les plisser. À partir du CP, l’hypermétropie peut avoir des conséquences sur la scolarité. Un échec scolaire, un manque d’intérêt ou des difficultés à se concentrer doivent vous mettre la puce à l’oreille.
Correction de l’hypermétropie chez l’enfant
Chez l’enfant, la correction de l’hypermétropie passe par la prescription de lunettes. En cas d’hypermétropie forte, elles doivent être portées en permanence. Si l’hypermétropie est modérée, elles seront utiles pour les activités impliquant la vision de près. L’enfant les portera donc à l’école, pour les devoirs, pour regarder la télévision et éventuellement pour faire du sport.
L’absence de traitement peut aggraver l’hypermétropie forte. Elle peut engendrer un strabisme ou une amblyopie. L’amblyopie, aussi appelée « syndrome de l’œil paresseux » se caractérise par une différence d’acuité entre les deux yeux. L’ophtalmologue prescrira un cache-œil à poser sur l’œil qui voit le mieux, de manière à solliciter l’autre. Ce traitement peut durer plusieurs semaines.
À l’adolescence, l’hypermétropie disparait naturellement chez de nombreux enfants. Il peut cependant arriver que le trouble persiste toute la vie. C’est notamment le cas si l’enfant souffre d’hypermétropie forte. Un adulte atteint d’hypermétropie modérée non corrigée peut être gêné vers l’âge de 35-40 ans. En cause ? Le cristallin qui se rigidifie avec l’âge et ne permet plus de compenser le trouble.
À partir de 18 ans, la chirurgie réfractive se présente comme une alternative au port de lunettes ou de lentilles de contact. Réalisée en ambulatoire, l’opération de l’hypermétropie est indolore, fiable et offre d’excellents résultats. Elle permet de se passer définitivement de lunettes. La technique opératoire dépend de l’intensité du trouble, de l’âge du patient, de l’architecture de sa cornée, des éventuels troubles de la vue associés, etc. L’opération au laser est privilégiée, surtout chez les sujets jeunes. En cas d’hypermétropie forte, le chirurgien optera pour la pose d’implants. Toute opération des yeux est précédée d’un bilan préopératoire afin de sélectionner la technique la plus appropriée, d’informer le patient sur les risques et complications et d’écarter toute contre-indication.